Être
naturaliste, c’est être sensible aux
phénomènes
naturels, être en état de veille active, faire un
va et vient permanent entre l’observation et la
documentation. C’est avoir une
démarche d’auto formation et aussi donner du sens
aux événements.
Naturaliste
; un terme un peu désuet ?
Ils ont tracé les voies de la science moderne, ils ont observé, analysé, classifié, synthétisé et nous ont transmis leur savoir. De Linné à Darwin, de Goethe à Fabre en passant par Mendel Lorentz et Flammarion, chacun a marqué l'évolution de la science et de sa diffusion ; après eux, on ne pouvait plus penser comme avant ! |
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Certains comme
Jean Fabre étaient en grande partie autodidactes
pour devenir les référents d'un savoir quasi
encyclopédique sur la thématique des sciences
naturelles. D’autres, armés d’une bonne
culture scientifique universitaire, ont développé
des capacités spécifiques par leur recherche
personnelle sur des objets différents de
leur spécialité première.
C’est notamment le cas de Théodore Monod. Jean Fabre ne s’est jamais contenté d'adopter les théories qu’avant lui d’autres scientifiques avaient publiées. Il a soumis les assertions scientifiques à l’épreuve de l’observation du milieu naturel. Ainsi il a fait progresser nos connaissances même si parfois il a poussé sa méthode jusqu'aux limites où l'observateur, faisant partie du système qu'il observe, peut se trouver dupé et entraîné vers de fausses pistes, comme en témoignent ses controverses avec Darwin. L'histoire des sciences n'est elle pas jalonnée d'impasses ? Novateur dans
son enseignement, il a toujours adapté sa
démarche pédagogique à son
auditoire faisant fi des modes d’enseignements de son
époque. |
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La préoccupation constante que l'on retrouve chez les naturalistes est d'améliorer la transmission des connaissances et leur mode d'acquisition par le plus grand nombre. Ils sont généralement d'excellents vulgarisateurs des sciences, et des pédagogues remarquables. Dans l'approche des naturalistes comme Goethe, pour lequel la somme des connaissances acquises par l'étude de chacun des champs de la science n'est pas suffisante pour décrire et expliquer le monde, on perçoit déjà cette intuition de la complexité. Goethe doit intégrer les apports des disciplines dans une vision unitaire du tout et c'est par l'intuition, la sensibilité, par ce qu'il nomme en français "aperçu", qu'il pense approcher "la grande harmonie de la nature". C'est par une
démarche similaire qu'Alfred Wegener, qui n'était
ni géologue, ni géographe, ni
paléontologue mais seulement reconnu comme astronome et
météorologue, a fait faire un bond prodigieux aux
sciences de la terre. En 1928, il écrivait en
préface de sa genèse des continents et des
océans :"Pour dévoiler les états
antérieurs du globe, toutes les sciences s'occupant
des problèmes de la terre doivent être mises
à contribution. Ce n'est que par la réunion de
tous les indices fournis par
elles que l'on peut obtenir la vérité; mais cette
idée ne paraît toujours
pas être suffisamment répandue parmi les chercheurs". Certains, se
sont opposés violemment à la théorie
de la dérive des continents pendant près de 40
ans, .
Les
naturalistes se sont attaqués à
l'étude de ce que l'on appelle aujourd'hui les
phénomènes "hypercomplexes" ; un nouveau domaine
scientifique est en train de prendre forme. Il est
caractérisé par des études
transdisciplinaires permettant d'avoir une image globale et
systémique du monde. Des disciplines telles que
l'écologie, définie par Ernest Haeckel en 1866,
sont une étape vers cette
nouvelle voie, vers une science plus globale. Aujourd'hui,
les scientifiques de haut niveau se rapprochent, ils adoptent une
démarche intégrative entre disciplines ; nous pouvons avoir un exemple
de ces reflexions communes en consultant les actes de certains colloques* |
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A force de chercher comment, il finira peut être par trouver pourquoi ; quête ultime des philosophes.
En résumé, c'est un géologue qui connaît les orchidées, un entomologiste qui s'intéresse aux champignons et un astronome spécialiste des rapaces, un photographe doué en aquarelle, ...
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L'état actuel des connaissances scientifiques est tel qu'aucun être humain ne peut plus maîtriser à lui seul l'ensemble des connaissances nécessaires à l'interprétation des phénomènes naturels. Cependant les équipes pluridisciplinaires sont de plus en plus efficaces et la révolution des nouvelles technologies de l'information et de la communication permet à chacun d'avoir accès en temps réel aux bases de connaissances à l'échelle planétaire, jamais la culture scientifique n'a été aussi accessible ; profitons en. |
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C'est sur le terrain qu'il se révèle. Les histoires
des forces tectoniques qui ont érigé les reliefs,
celles des glaciers et des fleuves qui passant par là ont
sculpté, suivant la dureté de la
matière, des vallées et des falaises mettant
à nu des affleurements de roches plissées ou
faillées. Les pierres
nous parlent d’un temps où sur des fonds marins,
la biodiversité de l' époque s’est
enregistrée dans une fine vase devenue roche, où
comment des processus chimiques assistés par le
métabolisme des organismes vivants ont fixé le
gaz carbonique de l’atmosphère terrestre dans les
roches sédimentaires. |
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Sur la lande,
suivons l’aventure phylogénique des
êtres vivants, leur conquête de la
complexité.
Entrent en
scène les végétaux ; Des algues en passant par les mousses, les fougères et prèles jusqu’aux plantes à fleurs composées et aux orchidées, chaque palier évolutif a apporté des nouveautés pour conquérir l’espace, s’affranchir de l’eau pour la reproduction, mieux protéger sa descendance. Développant ses stratagèmes inédits pour vivre dans un milieu changeant, chaque espèce végétale peut raconter son histoire, elle est toujours originale et réserve des surprises et rebondissements. |
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A
l’écoute du règne animal le naturaliste
peut passer sa vie sans jamais être blasé. Pour
trouver les solutions les plus efficientes face aux épineux
problèmes de la survie des espèces, des
stratégies d'une infinie diversité sont mises en
œuvre par la vie organique. L’adaptation aux
perpétuels changements du milieu a conduit les
êtres vivants à évoluer de
génération en génération.
Ces évolutions successives ont conduit à cette
nouvelle dimension de la complexité que
représentent les sociétés d'individus.
Enfin le naturaliste ne peut observer le paysage sans lever la tête vers le ciel. La vie sur la terre est directement liée au climat, lui-même est sous l’influence du soleil. Quel rôle ont joué les corps célestes sur l’origine de la vie et sur les grands changements qui ont touché les espèces ? Le
pas est franchi, c'est aux confins de notre système solaire
qu'il faut poursuivre nos investigations …. |
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Ne vous étonnez pas si un naturaliste amateur s'intéresse aux sciences de la terre, aux sciences du vivant et à l'astronomie. Il cultive aussi son jardin, observe ce qui l'entoure et photographie les instants qui passent.
janvier
2003 rev 07 |
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