Sommaire        "L' éruption du Krakatoa et les tremblements de terre", éditeurs C.Marpon et E. Flammarion,1890 

 

                          Chapitre III     Extrait des pages 175 - 200                             lien externe : Camille Flammarion

 

Le tremblement de terre de la Ligurie et les Alpes-Maritimes du 23 février 1887

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A Nice, à Menton, sur toute la côte jusqu'à Savone et au delà, l'émotion a été profonde, inoubliable. Étrange clôture de la dernière nuit du carnaval !

échelle Rossi & Forel

courbes d'intensité décroissante

 

Nice 23 février 1887

Le tremblement de terre à Nice.

La maison d'école maternelle (quartier St-Etienne)

 

On est à l'aurore d'un jour clair, l'atmosphère est pure et merveilleuse, la mer bleue, calme comme un lac : on dort à peine depuis quelques heures ; les cendres du bûcher où l'on a brûlé carnaval fument encore ; une oreille attentive distinguerait dans le silence les dernières mesures d'un cotillon que l'aurore seule fait finir ; des masques attardés reviennent de quelque fête lointaine ; on se  repose, on dort, on rêve, quand soudain le lit oscille, des craquements sinistres se font entendre, un bruit souterrain gronde et se prolonge, des meubles tombent, des murs s'écroulent, une torpeur immense se répand dans l'atmosphère, on s'aperçoit que le sol a perdu sa stabilité séculaire, on se lève affolé, on se précipite dans la rue...

C'est un tremblement de terre ! Quelle secousse ! Va-t-elle recommencer ? Sera-t-elle plus terrible ? Où chercher la sécurité ? Ou fuir ?

L'émotion a été grande partout. La surface inquiétée par le tremblement de terre est considérable. Les secousses les plus violentes se sont produites en Ligurie : Diano-Marina, Bussana,   Castellaro, Ceriana, Pompiano, Onegglia, ont été presque entièrement ruinés, la plupart des maisons écroulées, 650 morts et des centaines de blessés.

De là, la commotion s'est étendue à l'ouest, dans les Alpes-Maritimes, les Basses-Alpes, le Var, Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l'Hérault, la Lozère; au nord-ouest, dans les Hautes-Alpes, l'Isère, l'Ardèche, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, la Loire, le Rhône, l'Ain

 

Menton : La panique

Menton 23 février 1887

Nice au matin du séisme

février 1887

 

 

Nice, L'aurore du Mardi-Gras ...

 

Pour connaître l'intensité des tremblements de terre aux diverses régions, on a adopté une échelle de notation préparée par MM. de Rossi et Forel. Cette notation se résume ainsi :

 

I      Secousse signalée seulement par les instruments (sismographes).

II     Secousse signalée par les instruments et ressentie par quelques personnes au repos.

III    Secousse sensible pour un grand nombre de personnes au repos.

IV    Secousse constatée par l'homme en activité. Ébranlement d'objets, trépidations des vitres.

V     Secousse généralement ressentie. Tintement de sonnettes, ébranlement de meubles, lits, etc.

VI    Réveil général des dormeurs, oscillation des lustres, arrêt des pendules, ondulation des arbres. Effroi.

VII   Renversement d'objets dans les appartements. Tintement des cloches. Chute de plâtras. Grand effroi.

VIII Murs lézardés, chute de cheminées. Épouvante

IX    Destruction partielle ou totale de quelques édifices.

X     Grands désastres. Ruines. Bouleversement des couches terrestres. Éboulement de montagnes.

 

La carte du séisme de 1887

 

Camille Flammarion 1890 (Mise en ligne P.L. mars 2001)

Voir aussi :