Les îles constituent des laboratoires privilégiés pour
étudier les enjeux contemporains de contrôle des ressources.
Ces territoires, si loin des grandes problématiques qui préoccupent la
scène internationale, sont le théâtre de conflits de faible acuité, qui
n’occupent guère le devant de la scène ; pourtant ces conflits
silencieux n'en sont pas moins fondamentaux pour l’avenir.
Autour des ressources, s’opposent des usages, et, au-delà, des
conceptions du développement et des modalités d’exploitation des
éléments naturels. Ces oppositions caractérisent notamment des
confrontations entre les usages locaux, plus ou moins anciens, et la
valeur économique escomptée de l’exploitation des ressources à des fins
de consommation internationale. La « nature sociopolitique et
socio-économique des ressources » (Raffestin, 1980) n’est pas la même
pour tous les acteurs. Par exemple, sur le plan touristique, la
fascination pour la singularité insulaire, avec pour corollaire
l’exploitation de cette ressource idéelle, suscite de nouveaux intérêts
économiques qui entrent en compétition avec d’autres pratiques plus
anciennes.
Les nouveaux usages qui se définissent, soutenus par des
consommateurs extérieurs, contribuent à l’exacerbation des
concurrences autour du contrôle des ressources naturelles. Une
réflexion sur les choix de développement s’impose donc pour une gestion
raisonnée des ressources.
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